ANR Téthys : Usages d’un carnet de recherche participative dans un programme Living Lab sur l’hydrogène et la transition énergétique.

  François MILLET, Le Dôme - Relais d'sciences, France

Le Dôme à Caen est un centre de culture scientifique qui s’inscrit dans un modèle de co-production des savoirs (Callon, 1998). Il dispose  des équipements et des ressources qui caractérisent les Tiers Lieux. La principale méthode utilisée par Le Dôme est la démarche Living Lab. Dans ce “Laboratoire vivant”, les participant·e·s sont invités à contribuer - et donc influer - sur des programmes de recherche et d’innovation.
Depuis octobre 2017, Le Dôme est ainsi membre du programme ANR Téthys sur la transition énergétique et hydrogène. L’enjeu de cette recherche - porté par un consortium mixte entre sciences humaines et sciences de l’ingénieur - est de produire une analyse sociétale des enjeux de la transition énergétique à l’intersection des sphères du savoir, de la gouvernance, de la recherche et des pratiques (usages). Le Dôme a organisé plusieurs dizaines de rencontres dont chacune a permis l’intervention d’expert·e·s, mais a surtout produit des données et des restitutions, sous des formes allant de simples murs de contributions aux cartes mentales et autres recueils d’idées, jusqu’à des scénarios d’usages et des prototypes conceptuels plus complexes.
L’intention de ce type de démarche est de développer les capabilités des citoyens (Sen, 1993). Les scénarios d’usages et ces prototypes - conceptuels comme réels - incarnent la capacité du collectif à avoir une portée sur la vie de la cité autant qu’ils incarnent le lien entre les participant·e·s qui les ont porté, sans distinction de parcours, d’intention ou de prédisposition aux sciences ou aux technologies. Ces documents s’incarnent sous la forme d’un “Carnet de recherche participative” publié et livré comme commun et dont on commence à également percevoir la nature en tant que résultat d’enquête pour les équipes de recherche.  Ils permettent la reconnaissance de la contribution des publics à la démocratie en tant que participation des individus à l'action collective (Zask, 2011). 
Il existe donc un enjeu à mieux définir et catégoriser les éléments qui constituent un carnet de recherche participative. Dans un premier temps il sera proposé une définition des formats de  - rencontres, ateliers, expositions, représentation et salons – qui ont structuré le projet, puis il sera proposé une première classification des productions réalisées avec les publics lors des ateliers Living Lab - idéation, scénario d’usage, prototype conceptuel et documentation technique - en proposant des critères de degré de restitution ou de synthèse, de nature et canaux de diffusion et de nature du contenu (interview, schéma, infographie, …). Dans un dernier temps, nous interrogerons les usages qui sont du carnet de recherche pour élaborer une première identification de principes assurant que la démarche ne relève pas d’une instrumentalisation mais bien d’une instrumentation des participants.

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