Justine SIMON, Université de Franche-Comté, France
Magali BIGEY, Université de Franche-Comté, France
La présente proposition entre dans le prolongement d’une recherche s’intéressant à la circulation de fausses informations via les réseaux socionumériques, et plus spécifiquement au partage d’infox par l’image (Simon, 2019 ; Bigey & Simon, à paraître). Elle s’inscrit également dans un projet de sensibilisation à la circulation de fake-news auprès d’étudiants en première année de DUT Info-Com. L’objectif est de les inviter à se forger un esprit critique quant aux infox bien souvent objets d’une manipulation sous-jacente, en fonction de l’objectif visé par l’« infoxeur » (politique, économique, etc.). Elle met enfin en valeur un projet de vulgarisation scientifique, qui a pris la forme d’un docu-BD publié dans la revue Soif ! (cf. Annexe 2).
À partir d’un seul exemple de photomontage viral, celui mettant en scène un pont sous lequel passent une immense baleine et son baleineau (cf. Annexe 1), l’objectif de la communication est d’une part, de présenter les résultats d’une analyse de réception comparative menée auprès d’étudiants en 2019 et 2020, et d’autre part, de revenir sur le travail mené dans un projet de vulgarisation faisant dialoguer chercheur et scénariste dans la réalisation de la BD.
1. Dans un premier temps, nous présenterons l’étude de réception soumise à un total de 360 étudiants (promotions de 2019 et 2020). Celle-ci s’est faite à partir d’une sélection de publications multimodales (extraites de Twitter et Facebook). D’un point de vue méthodologique, nous avons soumis tous les étudiants à la même série d’images avec exactement les mêmes consignes qui étaient d’écrire en trois minutes maximum ce qu’ils ressentaient face à chacune des images présentées (sans leur dire qu’il s’agissait d’infox). Le corpus a été étudié en convoquant les sciences du langage et la lexicométrie ainsi que les théories de la réception et l’inscription de soi dans le discours.
Face au photomontage de la baleine, on a pu souligner plusieurs postures :
- posture d’« alerteur de fake news » : qui va discerner l’information trafiquée et critiquer les dangers de la manipulation ;
- posture critique esthétique : par rapport à la beauté de l’image et l’objet de sa représentation ;
- posture critique idéologique : en lien avec les sujets politico-sociaux évoqués ;
- écriture de soi : en lien avec l’inscription de soi dans le discours ;
- posture émotionnelle en lien avec un ressenti.
2. Dans un deuxième temps, nous reviendrons sur les étapes d’écriture du scénario de la BD de vulgarisation, qui est passée par plusieurs phases de discussions et corrections. L’enjeu était pour le chercheur (Simon, 2020) de rendre compte à travers le caractère des personnages que l’« infoxeur » poursuivait un intérêt, qui pouvait avoir des conséquences néfastes (même si l’objectif n’est pas de chercher à nuire). L’intérêt était aussi de faire comprendre par la narration que la réception d’une image varie d’une personne à une autre.
Document 1 : Document 1