Julie DIRWIMMER, Fonds de recherche du Québec, Canada
Rémi QUIRION, Fonds de recherche du Québec, Canada
Cédric VILLANI, Assemblée nationale, France
Rosa GALVEZ, Sénat du Canada, Canada
François CROQUETTE, Mairie de Paris, France
Jean-François DELFRAISSY, Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé, France
Véritable plaque tournante dans la gestion de la pandémie, la communauté scientifique a relevé de nombreux défis technoscientifiques en 20-21, et a contribué presque quotidiennement à la prise de décision politique.Pendant ce panel, nous observerons comment les relations entre sciences et politiques tendent à évoluer au sortir de la pandémie, et dans la perspective des changements climatiques. Nous nous concentrerons sur deux aspects.
(1) L’aspect interpersonnel : les relations entre sciences et politiques demeurent, avant tout, des relations entre des scientifiques et des acteurs politiques, qui bâtissent un lien de confiance à partir d’une compréhension mutuelle de leurs réalités, de leurs rôles et de leurs intérêts. Les hauts-fonctionnaires et les parlementaires, d’une part, prennent des décisions dans des délais très courts en considérant toutes sortes d’éléments dans leur contexte politico-administratif. Les scientifiques, d’autre part, tentent de communiquer l’information scientifique en temps opportun, dans le bon format et aux bonnes personnes, dans un contexte qui évolue bien plus rapidement que les agendas de recherche. Comment, dans ces circonstances, renforcer l’accès à des informations scientifiques de qualité pour les décideurs ? Comment anticiper les écueils de ces relations, comme l’instrumentalisation des résultats scientifiques, le maintien de l’indépendance des acteurs, l’exercice de la liberté académique ? Les panélistes, sélectionnés pour leur connaissance des milieux politiques et scientifiques, témoigneront de cet exercice de relations publiques, dans lequel la confiance s’acquiert mois après mois, et peut se perdre… en quelques minutes.
(2) L’aspect systémique : les relations entre sciences et politiques de déploient au sein de sociétés distinctes, dans lesquelles les experts occupent des positions variables. Elles s’intègrent dans des systèmes politiques ayant des exigences particulières de transparence, d’indépendance, ou de représentativité. Y a-t-il des modèles qui prévalent pour soutenir les relations entre sciences et politiques, et quelles sont leurs limites face à aux crises ? Comment intègrent-ils les autres composantes de la société? Ces modèles peuvent-ils renforcer leur position au sortir de la pandémie et tirer profit de l’émergence des sciences ouvertes ? Les panélistes évoluant dans des institutions dédiées à cette tâche apporteront un regard croisé entre la France et le Canada sur ces questions.
À titre d’exemple, les panélistes évoqueront les changements climatiques, cet enjeu étant considéré comme la crise majeure à composante scientifique que les gouvernements seront amenés à gérer dans les prochaines années.
Organisatrice du panel: Julie Dirwimmer.
Animation : Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec
Panélistes : Rosa Galvez, Cédric Villani, Marie-Christine Lemardeley, Jean-Francois Delfraissy