Afaf MIKOU, CNRS, France
Au delà de transmettre les connaissances au grand public, de contrer la désaffection des jeunes pour la science ou le manque de curiosité scientifique, la culture scientifique et technique (CST) constitue un ensemble de processus réflexifs favorisant la compréhension des phénomènes et des techniques scientifiques. Cependant, elle doit aussi apporter des réponses à la perte de confiance dans le progrès de la science (nanotechnologies, intelligence artificielle, génétique, vaccins …) et la montée de craintes vis à vis des changements technologiques.
Avec la crise sanitaire actuelle, les enjeux du partage de la CST sont plus importants que jamais. La parole scientifique est attendue, scrutée …, il est donc indispensable que les chercheur.e.s soient au rendez-vous de la médiation scientifique pour contribuer à ce besoin sociétal à l'heure où la désinformation constitue un risque majeur pour notre société.
Tout en respectant les imaginaires et les valeurs du public, les chercheur.e.s peuvent jouer un rôle dans les relations science société en aidant à stimuler une réflexion critique sur la communication des sciences et des techniques et l’innovation responsable. Ces actions CST doivent en outre instaurer un dialogue transdisciplinaire entre les chercheur.e.s, source du contenu scientifique et les professionnels de communication et médias pour assurer la diffusion auprès des citoyens.
Cette facette du métier de chercheur.e n’a pas toujours été valorisée, mais elle commence à être encouragée notamment par le Ministère de la Recherche qui a récemment créé une distinction “Médaille de la Médiation Scientifique” pour honorer les scientifiques engagés dans la CST.
Compte tenu de mon expertise dans le domaine de la CST (Prix Purkwa, de l’Académie des sciences) et de mon expérience sur le terrain, j’ai choisi de m’investir pleinement dans cette voie et je me propose de partager avec vous quelques interrogations sur cette médiation scientifique en pleine mutation
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