Patrick BAUCHAT, Université de Rennes1, France
La chimie, discipline à la frontière de la science académique et de l’industrie, suscite de nombreuses questions, liées aux enjeux sociétaux, auxquelles Chimie et Société souhaite pouvoir apporter des réponses factuelles et dépassionnées.
Lors de la manifestation annuelle Chimie & Terroir, nous rencontrons un public peu touché d’ordinaire par les manifestations de médiation scientifique, attiré au départ par le côté expérimental de notre discipline, mais sur la base duquel nous pouvons déjà instaurer un dialogue. Pour accroître l’échange, nous avons associé à l’évènement des conférences-débats et des rencontres informelles dans des lieux publics comme des cafés. Ces initiatives n’ont pas rencontré un franc succès. De fait, nous avons constaté que les interventions de ce type rencontraient leur public seulement si elles s’inscrivaient dans des programmes habituels (université populaire, cycle de conférences d’associations, médiathèques ou musées, …) qui ont déjà pignon sur rue.
Ainsi, les tables rondes Naturellement Chimique ont été proposées au grand public, en partenariat avec le Palais de la découverte.6 Elles avaient pour ambition de contrer l’opposition entre chimique et naturel largement répandue dans l’opinion publique. Des chercheurs, des industriels et des représentants de consommateurs sont intervenus sur cette problématique et ont échangé avec le public autour d’exemples concrets : aliments et leurs additifs, molécules du bien-être, formulation du médicament. Une session pour les lycéens a été organisée en parallèle.
Ces formats de médiation présentent des forces et des insuffisances : les tables rondes permettent de véhiculer une information scientifique vérifiée et le panel d’intervenants s’emploie à mettre à jour et à expliquer les contradictions, sources de l’incompréhension du public. Ils bénéficieraient avantageusement de compétences en sciences humaines pour analyser s’ils répondent aux questions pour lesquelles la chimie fait débat.