Déposer en ligne n'est pas transmettre

  Clara GALLIANO, IMSIC - EA 7492, France

Quand on évoque le mouvement de la science ouverte, il est souvent question du libre accès et du partage des données. Regroupant d’autres volets (licences, logiciel libre, ressources éducatives, méthodologie, évaluation…), l’Open Science est devenu une pratique de recherche, à la fois militante, luttant contre le monopole des maisons d’édition, mais aussi un enjeu politique majeur pour notre société.

Comment ne pas être favorable à la Science Ouverte ? Ouvrir la recherche à tout un chacun est aujourd’hui rendu possible grâce à Internet et aux outils numériques. La communauté scientifique est plus que jamais sollicitée, voire obligée dans certains cas de déposer sa recherche dans des archives (nous citerons ici l’archive ouverte HAL). Empiétant sur l’autonomie du chercheur, les injonctions politiques mêlées à la législation actuelle permettent d’accélérer le processus de mise en ligne des documents dans des archives ouvertes, en réduisant la durée d’embargo imposée par les éditeurs.

La crise sanitaire liée à la COVID-19 a également bouleversé le paysage de la recherche. Le premier confinement nous a prouvé que la recherche continuait et que tous les processus habituels s’étaient même accélérés (évaluation par les pairs, dépôt des préprints). Au même moment, un constat évident ressort de cette pandémie : pourquoi attendre une catastrophe mondiale pour qu’une prise de conscience majeure permette l’accessibilité exceptionnelle de la part de certaines revues ?
Outre l’accès aux publications scientifiques, la crise sanitaire a également provoqué un élan de participation aux sciences de la part de la société. Les sciences participatives ont ainsi pris davantage de la place et des projets collaboratifs ont vu le jour (cartographies, visualisations, mouvement maker « covid-initiatives » …).
 
Le but de cette communication est dans un premier temps de retracer l’historique du mouvement de la Science Ouverte jusqu’à la crise sanitaire (des fondements jusqu’à la prise de conscience sur sa nécessité). Dans un second temps, nous insistons sur le rôle des archives ouvertes dans la circulation des savoirs et non la transmission des connaissances. Pour transmettre, il faut de la communication (une interaction, un retour). Et c’est l’élément manquant des dispositifs informationnels aujourd’hui. A partir de cela, nous reviendrons sur une approche communicationnelle nécessaire afin de comprendre les motivations et les réticences liées à la diffusion des connaissances chez un chercheur. Nombreuses sont les raisons qui poussent (ou non) un chercheur à faire de la Science Ouverte. Et nombreuses sont les façons de faire de la Science Ouverte. L’objectif est de donner des exemples et de ne pas se contenter de déposer un document dans une archive ouverte. Nous émettons l’hypothèse qu’en complément de ces raisons (politiques, économiques, éthiques, juridiques…) le lien entre expérience personnelle, récit de vie et culture scientifique ne peut être épargné.

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