Modélisation participative dans le projet Clim-FABIAM: pistes possibles pour l'interaction science-société à travers le lien entre connaissances scientifique et connaissances locales sur le changement climatique en Amazonie

  Gustavo MELO, Universidade Federal do Rio de Janeiro, Brazil
  Marie-Paule BONNET, UMR Espace-DEv, IRD, France
  Pierre BOMMEL, UMR Sens, CIRAD, France
  Emilie COUDEL, UMR Sens, CIRAD, France
  Stephanie NAUSUTI , CDS, Université de Brasilia, Brazil
  Christophe LE PAGE, UMR Sens, CIRAD, France

Selon STEINER (2006), il y a plus de 2.200 ans une expérience a permis de conclure que la Terre n'est pas plate. Pourtant, encore aujourd’hui, certains secteurs de la société prétendent que la terre est plate, les «terraplanistas» (MARTINS, 2020). Selon Loureiro et Gonçalves (2020), la production, la reproduction et la consommation de fake News font que les rumeurs ont des milliers de vues sur les réseaux sociaux, alimenté par une industrie capable de nuire aux processus de formation et d'information de la société. Dans ce contexte, la question du changement climatique oblige à réfléchir sur la relation entre la science et la société. Il existe des données qui démontrent des altérations climatiques en Amazonie au cours des dernières décennies (MARENGO et al, 2011): changements de régime et de précipitations, sécheresses extrêmes, variations de température et changements hydrologiques, entre autres. Et pourtant, le changement climatique est remis en question par différents secteurs de la société. Dans ce contexte, cela vaut la peine de s’interroger: sommes-nous capables de communiquer les résultats de la recherche à la société ? Sommes-nous capables de produire des connaissances de manière intégrée avec les connaissances des populations locales ? Ce travail analyse les activités du projet Clim-FABIAM, qui impliquait une modélisation participative sur le thème du changement climatique dans la région du Lago Grande Curuai, état du Pará-Brésil, dans le biome amazonien. La modélisation participative est basée sur le développement, la production et la mise en œuvre de nouveaux modèles, dans une perspective constructiviste, avec l'utilisation de technologies informatisées à l'appui du dialogue social et de la gestion des ressources naturelles (LE PAGE et al. , 2011). Les modèles sont développés en interaction étroite entre chercheurs et acteurs locaux, et se veulent des outils d'appui direct au processus de compréhension des différents niveaux d'interaction des dynamiques sociales et écologiques sur un territoire donné. La méthodologie impliquait l'analyse des ateliers avec des chercheurs et des habitants du Lago Grande Curuai, ce qui a permis de réfléchir sur certains aspects: ?a) l'importance de l'attention portée au langage dans l'intégration des données scientifiques et des perceptions locales; b) le modèle comme outil de projection de scénarios et de facilitation des débats sur le contenu scientifique et les connaissances locales; c) l'importance des ateliers visant le retour et la consolidation des résultats produits, avec les groupes sociaux comme producteurs de connaissances et de connaissances. Ainsi, le projet Clim-FABIAM représente une opportunité d'échanger sur le développement de la recherche et l'interaction de ces processus avec les différents secteurs de la société, contribuant ainsi à lutter contre la production de fake news capables de générer des processus de manipulation sociale.