Intelligence artificielle : comment mettre en images un savoir, tout en respectant sa valeur scientifique ?

  Nathalie CONQ, Université de Lorraine, Crem, France
  Florent FAVARD, Université de Lorraine, Crem, France
  Brigitte SIMONNOT, Université de Lorraine, Crem, France

Le programme LUE OLKi (Open Language and Knowledge for citizens) implique des chercheurs de différentes disciplines : informatique (Loria), mathématiques (IECL), traitement automatique des langues (Atilf), philosophie (AHP-PReST) et sciences de l’information et de la communication (Crem). Ce programme a permis de concevoir une plateforme fédérée pour ouvrir l’accès à des corpus de données langagières et à des applications recourant aux techniques d’Intelligence Artificielle (IA). Dans ce cadre, nous avons imaginé une collection de courts métrages scientifiques destinés à vulgariser auprès du grand public – notamment lycéens et jeunes adultes – la notion d’IA. Cette collection de productions filmiques repose sur un travail collaboratif de recherche création mené par l’Institut européen de cinéma et audiovisuel (IECA) et les chercheurs participant à OLKi.
Le processus de création s’est déroulé en plusieurs étapes. Au sein de l’IECA, il a d’abord fallu prendre connaissance d’OLKi, dont un objectif transversal est de porter un regard éthique sur les traitements d'IA déployés : respect de la vie privée, ouverture des données et transparence des traitements algorithmiques.
La réalisation des courts métrages a été pensée sous forme d’un projet pédagogique. Les chercheurs d’OLKi ont proposé des sujets sur la thématique, avant de partager leurs connaissances avec les étudiants de Master 1 de l’IECA lors d’une journée d’étude. À l’issue de cette journée, les étudiants ont choisi les huit sujets qui seront abordés dans la collection. Une telle collaboration entre étudiants en cinéma et chercheurs a posé plusieurs défis qui feront l’objet de la communication.
Un travail d’écriture collaborative entre l’IECA et OLKi s’est mis en place avec pour mission de mettre en images les thématiques choisies, en veillant scrupuleusement à respecter les contenus scientifiques. Pour chaque épisode, nous avons créé une équipe constituée d’étudiants de l’IECA (scénaristes) et de deux chercheurs OLKi, garants scientifiques. L’écriture audiovisuelle a été supervisée par deux enseignants chercheurs de l’IECA. Plutôt que d’organiser des entretiens filmés ou des reportages, le choix s’est porté sur le genre de l’animation, ce qui a mis en avant la problématique de la représentation de figures historiques et celle du rapport aux stéréotypes proposés par la culture populaire sur l’intelligence artificielle. Échanges sur la formulation des textes, recherches iconographiques, réflexions sur la dimension paritaire des représentations genrées, et même débats sur la dimension sonore (voix, musique) ont donc été au cœur du travail. Malgré la pandémie de COVID-19, les deux premiers épisodes ont pu être menés à leur terme.
Il en résulte que les films d’animation issus de ce partage interdisciplinaire des compétences sont une illustration de ce que la recherche création peut apporter en termes de communication, d’information et de médiation scientifique pour le grand public.
 

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