Jeune et très jeune public : la découverte avant même et en prévision de l’esprit critique

  Lisa FAYE, Universcience, France
  Cyrielle PREVOTEAUX, Universcience, France
  Georgia LOUKATOU, Langage and Cognition Lab, United States
  Patrick PASQUES, Auteur Jeunesse, France

Avant même la construction de l’esprit critique, avant le risque de désinformation, il existe une première étape de découverte du monde qu’il faut prendre en considération chez le jeune et le très jeune public.
Dans les missions de médiations scientifiques, le cadre de référence de l’enfant est primordial, il est important d’éviter autant que possible le cadre moralisateur et de faire confiance à l’enfant dans sa découverte du monde : Quels outils de la communication scientifique sont à notre disposition pour remplir ces objectifs ?
Evoquons les formats de médiations tels que le conte, le spectacle vivant, les ateliers philosophiques fréquemment utilisés afin de poser les premières briques scientifiques dans les mains des enfants.
Interrogeons le degré de simplification nécessaire dans cette construction de la pensée scientifique.
 
Discutons des nouveaux contes et des nouveaux imaginaires permettant un questionnement sur le fonctionnement du monde et notre façon d’être au monde. L’imaginaire constitue-t-il la base immersive nécessaire à l’enfant pour le mettre à l’aise face à ses ressentis, ses émotions, et lui permettre de construire un raisonnement à l’abri des jugements ? Quelles prémices à la construction de la pensée propose-t-on ainsi ?
Au sein des ouvrages de littérature jeunesse, certaines notions et concepts scientifiques complexes s’illustrent aux yeux des enfants (cf. J’ai perdu un truc, de Patrick Pasques). La construction des toutes premières images mentales sur un concept induit possiblement un rapport particulier à ce concept.
Dans notre mission de transmission de la culture scientifique et technique, nous proposons également aux très jeunes enfants de mettre les premiers mots sur un sujet, puis nous proposons aux enfants un premier discours scientifique… Eclairons ces considérations par un point de vue sur l’acquisition du langage dans la petite enfance. Donner un nom aux choses n’est pas anodin, questionner les mots que les enfants découvrent, utilisent, répètent et s’approprient participe à la construction de leur pensée. Interrogeons les effets de notre subjectivité, de notre vocabulaire et du choix des rôles donnés aux objets scientifiques et à leurs acteurs et actrices au sein des imaginaires proposés.
 
La mise en place d’un « enrobage » spécifique pour ce jeune public est-elle nécessaire pour prendre en compte l’aspect émotionnel fort sur des sujets tel que la mémoire, le cancer, le changement climatique etc… ? Interrogeons les effets de cet enrobage (dérives, déformations, manipulations...)