Tania LOUIS, Indépendante, France
Pendant les premiers mois de 2020, les informations concernant la crise sanitaire causée par le SARS-CoV-2 sont rapidement devenues trop nombreuses pour qu’il soit possible de les suivre et de les vérifier de façon exhaustive. Par ailleurs, elles correspondaient à des champs disciplinaires variés, de la virologie à la médecine en passant par l’épidémiologie. Leur analyse et leur compréhension demandaient donc des compétences spécifiques et changeantes.
Ainsi, face à un public très demandeur d’informations, la tâche des passeurs de sciences était particulièrement difficile : il fallait suivre et décortiquer un flot continu d’informations, se former à des domaines qui, pour certains, étaient peu connus des non spécialistes, identifier des interlocuteurs pertinents et trouver les mots justes pour rendre ce contenu accessible aux citoyens dans un contexte de plus en plus angoissant. Un travail à la fois long et complexe, chronophage et nécessitant des compétences très différentes les unes des autres.
Virologue de formation, Tania Louis a passé les premières semaines de 2020 à essayer de relever ce défi. Mi-mars, elle a profité du confinement pour lancer un appel sur twitter auprès des personnels de recherche libérés par la fermeture des laboratoires, espérant mobiliser des volontaires pour contribuer à informer les non spécialistes. Plusieurs centaines de personnes se sont mobilisées ! Des chercheurs mais aussi des vulgarisateurs, des graphistes, des journalistes et des citoyens curieux : le collectif KezaCovid était né.
En quelques semaines, ce groupe de bénévoles aux compétences complémentaires a rassemblé plusieurs milliers d’abonnés sur twitter et facebook et a produit une douzaine de contenus originaux, dont certains ont touché plus de 80 000 personnes. Comment s’est organisé son fonctionnement interne ? Quelles leçons tirer de cette expérience ? Comment s’en inspirer pour mettre en place d’autres dispositifs mutualisant les compétences ? Quel modèle économique permettrait de pérenniser ce genre d’initiative, pour l’instant basée sur du bénévolat ?