L'automobile a-t-elle encore un avenir ? Construire une exposition entre promesses industrielles, enjeux environnementaux et impératifs de mobilité

  Lionel DUFAUX, Musée des Arts et Métiers - Cnam, France
  Bertrand COUSIN, Musée des Arts et Métiers - Cnam, France

L’automobile connaît depuis quelques années de nombreux changements qui semblent annoncer une profonde transformation du secteur. Nouvelles motorisations, véhicules partagés, voitures autonomes ou volantes constituent les principales promesses d’un secteur industriel qui doit se réinventer pour sortir des limites auxquelles il est aujourd’hui confronté. Pollution, sécurité, embouteillages sont en effet les grands écueils actuels d’un mode de déplacement qui domine largement les mobilités individuelles. Face à des opinions souvent fermement tranchées, à la relation que les automobilistes entretiennent avec leurs véhicules et aux discours commerciaux des constructeurs, comment collecter, critiquer, organiser et présenter des données considérées comme objectives afin d’inciter les citoyens à se saisir de la question cruciale de l’avenir commun de nos mobilités ?
Le musée des Arts et Métiers s’est emparé de cette problématique en préparant, pour octobre 2022, une exposition temporaire consacrée au futur de l’automobile et à la relation que notre société entretient avec elle. L’évolution des usages comme celle des motorisations constituent les deux axes majeurs de l’exposition. Moteurs thermiques ou électriques, voitures individuelles ou partagées, véhicules traditionnels ou autonomes font en effet l’objet de nombreuses recherches et font écho aux attentes des utilisateurs. Face à un sujet qui suscite le débat dans un monde en mutation, le musée s’appuie sur son expertise dans les domaines du patrimoine et de la médiation, et prend part au dialogue science/société. Il tente un décryptage des innovations, corrélées aux aspects socio-culturels du sujet, proposant ainsi une approche globale de la thématique. Il mobilise la matérialité des objets à exposer pour susciter la curiosité et le questionnement des visiteurs. C’est également l’occasion de réfléchir à la manière d’intégrer le visiteur-citoyen dans le processus pour qu’il soit acteur de sa visite et puisse s’approprier cette question.