Clémence PERRONNET, Université Catholique de l'Ouest, France
Sommes nous tous e?gaux devant les sciences ? Pour l’ide?al scolaire re?publicain ne? des lois Jules Ferry, les disciplines scientifiques e?taient moins discriminantes socialement que les humanite?s, et la valorisation des sciences accompagnait la de?mocratisation scolaire. Aujourd'hui encore, la croyance en une certaine « neutralité sociale » des sciences bat son plein : ne suffit-il pas d'être curieux et intéressé pour bénificier de tout ce que les disciplines scientifiques ont à nous offrir ?
Dans les faits, c'est encore très loin d'être le cas. Les filie?res et professions scientifiques sont fortement ine?galitaires dans leur recrutement et les sciences ne sont ni appréciés ni investies de la même façon par les différents groupes sociaux. L’ine?galite? est triple, a? la fois lie?e au genre, au milieu socio-e?conomique et à l'origine ethno-raciale.
Comment expliquer ces ine?galite?s ? Le poids des ste?re?otypes et des repre?sentations est souvent avance?, mais les me?canismes de production et d’activation de ces ste?re?otypes sont plus rarement e?tudie?s : c’est pourtant bien aux contenus des supports de la culture scientifique qu’il faut s’inte?resser pour comprendre l'exclusion des filles, des personnes issues de milieux populaires et des groupes marginalisés qui s’ope?re en sciences.
Cette communication propose d'éclaircir ces phénomènes en explicitant les mécanismes historiques et sociaux de formation des ine?galite?s en sciences et techniques avant de proposer des pistes pour rendre ce domaine plus inclusif en y favorisant des pratiques égalitaires.