Le réseau comme outil transdisciplinaire pour l’analyse réflexive : l’exemple des recherches culturelles participatives

  Alexandra VILLARROEL, Muséum national d'histoire naturelle, France
  Frédérique CHLOUS, Muséum national d'histoire naturelle, France

Le recours à la participation des publics dans le domaine scientifique se développe dans de nombreuses disciplines et l’on peut s’interroger sur l’opportunité et les conditions de développement de la participation dans les recherches culturelles. Celles-ci transforment les relations sciences-société, qu’il s’agisse des effets de ces nouveaux développements sur la recherche ou le métier de chercheur, et également dans le rapport que le public peut entretenir avec les recherches scientifiques et artistiques. La participation peut ainsi être perçue comme une nouvelle méthode de construction et de transmission des savoirs.
En juin 2017, sur impulsion du Ministère de la Culture, un réseau d’acteurs engagés dans la recherche culturelle et les sciences participatives est créé afin d’initier une réflexion prospective pour alimenter la stratégie scientifique du ministère. Ce réseau, intitulé Particip-Arc et coordonné par le Muséum national d’Histoire naturelle, est actuellement composé d’une soixantaine de chercheurs, conservateurs et médiateurs scientifiques issus de domaines diversifiés (archéologie, urbanisme, linguistique, arts, musicologie, architecture, communication, patrimoines…). L’ensemble de ces partenaires échangent au sein de ce réseau sur leurs d’expériences, leurs ancrages épistémologiques, les concepts mobilisés. Les questions posées sont d’ordre scientifique (construction et enjeux des partenariats, problématisation, méthodologie, formalisation des données, analyse, restitution), liées à la motivation des participants, aux questions éthiques, économiques et juridiques, mais également techniques et institutionnelles. Le socle commun sur lequel se retrouve l’ensemble des structures partenaires est la place des recherches culturelles participatives dans la co-construction des connaissances.
Après trois ans d’activité commune, il est possible de tirer des premiers enseignements de ce travail en réseau et d’analyser les avancées de ce collectif, regroupant des structures diverses, dans des champs d’activité très variés. L’analyse réflexive de ces relations sciences-citoyens est largement enrichie par la diversité des épistémologies et des pratiques.  
Cette communication présentera les apports de cette dynamique transdisciplinaire de mise en réseau d’acteurs dans le domaine de la culture. Une première partie reviendra sur ce que nous révèlent les discussions autour de la définition de ce que sont les recherches culturelles participatives. Dans un deuxième temps, nous exposerons la diversité des modalités et degrés d’implication des citoyens dans les recherches culturelles, ainsi que la finalité de ces collaborations. Pour finir, nous présenterons les plus-values d’un travail transdisciplinaire en réseau dont les membres ambitionnent d’avancer dans un sens commun sans masquer l’hétérogénéité de leurs contributions.