Sophie RAOUS, Association Française pour l'Etude du Sol, France
Historiquement, les sociétés savantes ont connu un essor considérable à partir du XVIIIè siècle, leur activité s’est maintenue jusqu’aux années 1990, mais depuis vingt ans on remarque un ralentissement des activités, voire dans certains cas la disparition pure et simple des structures. Parmi les causes de ces transformations il convient de souligner le vieillissement de leurs membres et un taux de renouvellement des participants en forte baisse, la transformation des outils de diffusion des connaissances et de la vulgarisation vers les modes électroniques. Parallèlement, les fonds publics dédiés aux sociétés savantes ont été transférés vers les centres de culture scientifique, technique et d’innovation (CSTI).
Pourtant, devant la profusion d’informations diffusées dans les médias, l’amplification des risques liés à la désinformation, et devant les enjeux de transition auxquels nous sommes actuellement confrontés, le rôle de canal direct et fiable entre recherche et société civile tenu par ces sociétés savantes semble à nouveau essentiel.
Notre société savante, organisée sous forme associative, a pour objectif de promouvoir la recherche et de diffuser l’information scientifique autour des sols. L’AFES, consciente de ces enjeux et convaincue du rôle qu’elle a à jouer, s’adapte pour continuer à valoriser et diffuser les connaissances scientifiques sur les sols. Les pressions exercées sur les sols ont en effet considérablement augmenté au cours des cinquante dernières années, notamment pour répondre à une demande alimentaire exponentielle, à l’urbanisation grandissante, mais également du fait des évolutions du climat. L’accès à une information scientifique pluridisciplinaire et de qualité est ainsi un enjeu majeur pour tous les acteurs de nos sociétés (collectivités, entreprises, citoyens) afin de favoriser le développement d’initiatives et d'innovations de gestion durable de nos sols.
Nous illustrerons notre démarche avec les différents dispositifs développés par l’AFES et montrerons la diversité des liens que peuvent consolider des sociétés savantes entre « sachants » et la société. Notre propos s’articulera autour des axes a) décideurs et citoyens, b) les acteurs sur le terrain, c) les acteurs de l’enseignement et les formateurs, et d) les outils de valorisation des connaissances.
La présentation de ces actions et de leurs outils nous permet d’argumenter pour l’existence de sociétés savantes comme acteurs majeurs du canal d’accès privilégié à des connaissances et une méthode scientifique robustes.
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