Fransez POISSON, Laboratoire Arènes, France
Patricia LONCLE, Laboratoire Arènes, France
Maxime LECOQ, Coop'Eskemm, France
Cette proposition se base sur une recherche au sujet des situations des personnes exilées durant la crise sanitaire. Elle est menée par une équipe d’universitaires, de jeunes associatifs et de chargés d’études. Avant l’expérience, l’ensemble de ces acteurs disposent de savoirs plutôt conceptuels pour certains et plutôt expérientiels pour d’autres. Pour développer notre argumentaire, nous proposons d’analyser largement la communication scientifique entre universitaires et autres acteurs.
D’abord, la recherche est conçue dans une perspective de communication entre l’université et une coopérative composée de jeunes responsables d’études et de recherche. Pour ces derniers, l’expérience permet de partager des méthodes de recherches peu utilisées à l’université. Pour les universitaires, il s’agit de pratiquer une recherche coopérative et de soutenir une dynamique à la marge de l’enseignement supérieur.
Un deuxième point important concerne le collectif de chercheurs constitué avec les jeunes d’une association de soutien aux personnes exilées. Traditionnellement, les profils de ces jeunes correspondraient à ceux des enquêtés dans la recherche. Communiquer entre chercheurs et associatifs dans le cadre d’un dispositif méthodologique commun soulève ainsi des questionnements. Le processus consiste alors à considérer les associatifs impliqués dans l’équipe de recherche comme chercheurs et enquêteurs, sans réelle possibilité de travailler sur leurs expériences qui auraient pu être décrites et analysées si ils avaient été enquêtés.
Le troisième point repose sur la connaissance des milieux d’enquêtes par les associatifs impliqués dans la recherche. Durant le confinement (avril - mai 2020), ceci permet de faire un état des connaissances sans accès direct au terrain. La recherche coopérative est ainsi une voie pour initier une communication avec les milieux d’enquêtes malgré la crise sanitaire.
La quatrième dimension importante est celle de la communication entre la recherche et les associations de plaidoyer. Un évènement devant se dérouler en novembre 2020 était en préparation entre l’équipe de recherche et les groupes locaux de l’association SOS Méditerranée et de la Cimade. Du fait du reconfinement, il n’a pas été possible de le mettre en place, nécessitant d’autres modalités de discussion des connaissances. Le programme « Humanités en Quarantaine », a ainsi consisté à diffuser des contenus sur le web à partir des discours des enquêteurs et des enquêtés.
Analyser cette expérience au regard de la communication scientifique nécessite ainsi d’explorer une pluralité de dimensions. Etant donné que notre recherche est développée dans le cadre du financement Flash-covid 19 de l’Agence Nationale de la Recherche, il convient finalement de questionner ce cadre de recherche par projet en soutien à des dynamiques de communications qui impliquent les universitaires et les citoyens dans le fondement même de l’expérience scientifique.